Introduction
Le Black Friday, importé en France au début des années 2010, s’est rapidement établi comme un moment clé pour les consommateurs, rivalisant avec les soldes traditionnelles. Bien que connu de tous, une certaine réticence se fait sentir, avec 80% des Français estimant que cet événement incite à la surconsommation.
L’incitation à la surconsommation
La grande majorité (85%) des personnes perçoit le Black Friday comme une incitation à surconsommer, un sentiment uniformément réparti parmi tous les groupes sociaux.
Vers une sobriété matérielle
Les aspirations des Français ont évolué vers une moindre centralité des objets dans leur quête du bonheur. Priorisant désormais les relations sociales, la santé et le bien-être, 80% des Français tentent de faire durer leurs objets le plus longtemps possible, et plus de deux tiers mènent une vie simple sans achats superflus.
Le paradoxe du consumérisme
Malgré cette tendance à la sobriété, les comportements consuméristes persistent, notamment dans le domaine du numérique. L’obsolescence programmée et les stratégies marketing encouragent le renouvellement fréquent des équipements, avec 64% des détenteurs de smartphones utilisant un appareil de moins de 2 ans.
Le Black Friday en chiffres
Pour l’édition 2023, 27% des Français prévoient de faire des achats lors du Black Friday, avec un budget moyen de 416 euros, soit une augmentation de 5% par rapport à 2022 et de 40% par rapport à novembre 2021. Cette hausse significative du budget moyen révèle une tendance à la croissance des dépenses pour cet événement.
Impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat
En juin 2023, les prix à la consommation ont augmenté de 0,2% sur un mois et de 4,5% sur un an, affectant divers secteurs dont l’énergie, l’alimentation et les services. Cette inflation impacte directement le pouvoir d’achat des ménages, les incitant à rechercher des économies, notamment à l’approche de Noël.
Plaidoyer pour un encadrement plus strict
Face à ces ambivalences, près de deux tiers des Français sont favorables à un encadrement plus strict des promotions et de la publicité, ainsi qu’à la limitation des comportements de consommation nocifs pour l’environnement.
Vers un Black Friday plus écologique
Dans cette optique, un cadre législatif, au moins à l’échelle française sinon européenne, pourrait être envisagé pour limiter le Black Friday aux achats de première nécessité. Ceci restreindrait les enseignes, notamment celles de la fast fashion, réputées pour leur impact écologique défavorable, transformant ainsi progressivement le Black Friday en un “Green Friday”. Cette évolution serait en adéquation avec les nouvelles campagnes de publicité, comme celle récente de l’Ademe, qui mettent l’accent sur la seconde main et la réparation plutôt que sur l’achat de produits neufs.
Dans cette dynamique, Replace-Pro émerge comme une alternative pour les professionnels, offrant une opportunité de faire des économies de manière différente et responsable, loin de l’effervescence du Black Friday, en se concentrant sur le reconditionné professionnel.
L’urgence climatique et la nécessité de changement
Le contexte climatique actuel ajoute une urgence à ce changement de pratiques. Le 17 novembre 2023 marque un jour sombre, devenant le symbole de la première fois où la température mondiale a dépassé de plus de 2°C les niveaux préindustriels, allant à l’encontre des engagements pris lors des Accords de Paris en 2015. Cette réalité met en lumière la nécessité impérieuse de modifier nos habitudes de consommation et de favoriser des pratiques plus durables et respectueuses de l’environnement.
Conclusion
Le Black Friday, bien ancré dans le paysage commercial français, révèle des tensions et des paradoxes dans les attitudes de consommation. Alors que les citoyens aspirent à une sobriété matérielle et à un mode de vie plus responsable, les incitations commerciales et les stratégies de marketing continuent d’encourager la surconsommation. Cet écart souligne la nécessité d’un changement dans la régulation de ces pratiques commerciales, pour orienter la société vers des modes de consommation plus durables et respectueux de l’environnement.
Sources :